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L’anorexie mentale

L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qui se caractérise par un désir obsessionnel de contrôler son poids avec notamment une restriction alimentaire excessive et volontaire.

La perte de poids est vécue comme une « réalisation de soi » souvent associée à une perturbation de l’image du corps, une mauvaise estime de soi et par voie de conséquence un déni ou une ambivalence par rapport à la maladie.

La phase classique de l’anorexie est une phase de restriction mais elle peut par la suite donner lieu à des accès de boulimie.

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L’anorexie mentale touche majoritairement les adolescentes et les jeunes femmes adultes entre 15 et 25 ans. Elle se déclare beaucoup plus rarement dans la petite enfance ou chez les garçons.

Dans une majorité des cas, l’entrée dans la maladie s’opère chez les filles entre 14 et 17 ans.

ORIGINE ET DIAGNOSTIC

L’origine de la maladie est difficile à établir. On la sait multifactorielle, liée à des facteurs psychologiques, biologiques, génétiques ainsi qu’à des facteurs d’environnement familiaux et socioculturels.

Les critères diagnostiques de la maladie établis par les classifications internationales (CIM-10 et DSM-IV-TR) portent sur plusieurs appréciations cliniques :

  • l’importance de l’amaigrissement ;
  • les préoccupations excessives autour de l’alimentation et de l’image du corps ;
  • la distorsion de l’image corporelle (refus de reconnaître sa maigreur) ;
  • le comportement alimentaire (restriction, refus de s’alimenter) ;
  • des pratiques de purge (vomissements provoqués, prise de laxatifs) ;
  • une hyperactivité physique ;
  • l’absence de règles depuis au moins 3 mois.

Les cas d’anorexie mentale répondant strictement aux critères diagnostiques de ces classifications sont relativement rares. Ils touchent dans la population générale environ 1,5 % des femmes et de 0,2 à 0,3 % des hommes.

La forme mineure (appelée forme subsyndromique) ne répondant pas strictement aux critères diagnostiques des classifications CIM-10 et DSM-IV-TR est plus fréquente.

Les conduites anorexiques et boulimiques sont souvent associées, simultanément ou successivement. Cependant, si près de la moitié des patients anorexiques réunissent à un moment ou un autre les critères diagnostiques de la boulimie, la réciproque n’est pas vraie.

EVOLUTION ET PRISE EN CHARGE

La durée de la maladie est variable, avec des rechutes fréquentes au cours de l’évolution mais la guérison est possible même au bout de plusieurs années. D’après l’INSERM, « à terme, la moitié des personnes soignées pour une anorexie mentale à l’adolescence guérissent, un tiers est amélioré, 21 % souffrent de troubles chroniques et 5 % décèdent. »

La guérison passe par l’adhésion du patient à sa prise en charge. Or cette adhésion s’avère souvent difficile compte tenu du déni mis en place, notamment au début de la maladie. Le déni de la maladie est caractéristique de cette pathologie : le patient ne pouvant reconnaître ni son excessive maigreur, ni les comportements pathologiques qu’il met en œuvre.

La prise en charge se doit d’être pluridisciplinaire pour permettre d’aborder les dimensions nutritionnelles, somatiques, psychologiques, familiales et sociales. Cette prise ne charge peut justifier en fonction des signes de gravité une période d’hospitalisation. Dans tous les cas, il est important d’associer l’entourage à la compréhension du trouble et à sa prise en charge.

La boulimie

La boulimie est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qui se caractérise par l’absorption de grandes quantités de nourriture dans un temps restreint (en anglais, binge eating).

Elle peut se présenter sous deux formes :

  • Ce que l’on nomme le plus souvent « boulimie » soit une alternance de crises boulimiques et de comportements compensatoires (vomissements, prise de laxatifs ou diurétiques, jeûne, exercice physique excessif…) Dans ces types, contrairement aux personnes souffrant d’anorexie mentale ou d’hyperphagie boulimique, les personnes souffrant de boulimie ont généralement un IMC normal en raison de la mise en place des comportements compensatoires, ce qui complique le repérage.
  • Ce que l’on appelle « hyperphagie boulimique » où l’on ne constate que des épisodes récurrents de crises de boulimie, en l’absence de comportements compensatoires.
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La boulimie touche environ 1,5 % des 11–20 ans et concerne majoritairement les jeunes filles (environ six filles pour un garçon). La boulimie débute généralement plus tard que l’anorexie, avec un pic de fréquence vers 19–20 ans.

L’hyperphagie boulimique touche de manière pratiquement équivalente les hommes et les femmes et apparaît souvent à l’âge adulte.

ORIGINE ET DIAGNOSTIC

Comme pour l’anorexie mentale, l’origine de la maladie est difficile à établir. On la sait également multifactorielle, liée à des facteurs psychologiques, biologiques, génétiques ainsi qu’à des facteurs d’environnement familiaux et socioculturels.

Pour la boulimie avec comportements compensatoires, les critères diagnostiques établis par la classification internationale du DSM-IV portent sur plusieurs appréciations cliniques :

  • des épisodes récurrents de crises de boulimie avec absorption, en une période de temps limitée (par exemple, en 2 heures), d’une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens mangeraient dans une période de temps similaire et dans les mêmes circonstances ;
  • d’un sentiment d’une perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant l’épisode (par exemple, sentiment de ne pas pouvoir s’arrêter de manger ou de ne pas pouvoir contrôler ce que l’on mange ou en quelle quantité) ;
  • des comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids ;
  • les crises de boulimie et les comportements compensatoires inappropriés surviennent tous deux, en moyenne, au moins 2 fois par semaine pendant 3 mois ;
  • l’estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle ;
  • le trouble ne survient pas exclusivement pendant des épisodes d’anorexie mentale.

Pour l’hyperphagie boulimique, les critères diagnostiques ont été proposés dans la dernière version du DSM-5 qui a reconnu l’hyperphagie boulimique comme un TCA à part entière :

  • des épisodes récurrents de crises de boulimie avec absorption, en une période de temps limitée (par exemple, en 2 heures), d’une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens mangeraient dans une période de temps similaire et dans les mêmes circonstances ;
  • d’un sentiment d’une perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant l’épisode (par exemple, sentiment de ne pas pouvoir s’arrêter de manger ou de ne pas pouvoir contrôler ce que l’on mange ou en quelle quantité)
  • les épisodes de boulimie sont associés à 3 des caractéristiques suivantes (ou plus) : manger beaucoup plus rapidement que la normale, manger jusqu’à se sentir inconfortablement plein, manger de grandes quantités de nourriture sans ressentir la faim physiquement , manger seul parce qu’on se sent gêné par la quantité de nourriture que l’on absorbe, se sentir dégoûté de soi-même, déprimé ou très coupable après avoir trop mangé ;
  • le comportement boulimique est la source d’une souffrance marquée ;
  • le comportement boulimique survient, en moyenne, au moins une fois par semaine depuis 3 mois ;
  • le comportement boulimique n’est pas associé à l’utilisation récurrente de comportements compensatoires inappropriés comme dans la boulimie et ne survient pas exclusivement au cours d’une boulimie ou d’une anorexie mentale.
EVOLUTION ET PRISE EN CHARGE

Comme pour l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie boulimique sont des pathologies dont on peut guérir. Néanmoins, la guérison passe essentiellement par une prise ne charge médicale et psychologique. Les patients qui décident de traiter seul leur maladie notamment par le biais de régimes restrictifs ou de méthodes « miracles » ne parviennent pas à traiter leur trouble sur le long terme.

La boulimie et l’hyperphagie boulimique doivent être considérées comme de véritables pathologies avec une dimension psychique indéniable.

La guérison passe par l’adhésion du patient à sa prise en charge.

Cette prise en charge doit être pluridisciplinaire pour permettre d’aborder les dimensions nutritionnelles, somatiques, psychologiques, familiales et sociales. Comme pour l’anorexie, il est important d’associer l’entourage à la compréhension du trouble et à sa prise en charge.